RESTAURANT CHEZ JEAN-PAUL : un restaurant insoupçonné. Mais pourquoi ?

Flanc d’agneau au miel et mélisse

Il n’y a rien de plus satisfaisant que de découvrir une perle rare. Mais dans le monde de la restauration montréalaise, une fois qu’un secret est éventé, il devient presque impossible d’y entrer sans avoir réservé des semaines à l’avance. L’exemple parfait ? Le très discret Sabayon (que nous n’avons toujours pas essayé), où il fallait se battre pour une table bien avant l’étoile Michelin.

Alors, quand nous avons réservé une table chez Jean-Paul pour un samedi soir, trois jours à l’avance, et que toutes les heures étaient encore disponibles… j’ai eu des doutes. Mais les critiques élogieuses, tant dans les médias qu’en ligne, ont fini par nous convaincre — et fort heureusement.

Le nom n’est pas très "tendance" — il évoque presque une brasserie un peu vieillotte. Pourtant, tout ce que vous imaginez sera démenti dès la première bouchée. La cuisine y est inventive, poussée, audacieuse. Le chef explore des associations surprenantes, parfois jusqu’à leurs limites. Si vous aimez les classiques rassurants, passez votre tour : rien sur ce menu ne cherche à flatter les habitudes. Mais si l’audace, la curiosité et l’envie de découverte vous animent, le détour s’impose.

Les plats sont faits pour être partagés. Le menu, bien que court, est riche : trois petites entrées, huit plats plus substantiels et trois desserts. À deux, nous avons commandé deux entrées, quatre plats principaux et un dessert. Un peu trop, certes — mais nous avons presque fait le tour de la carte, pour notre plus grand bonheur.

Les deux premiers services ont donné le ton : chicharrón à la crème d’aneth, et oursin au jus de poulet (oui, oui). C’est déroutant, intense, et surtout excellent. À prendre absolument.

Le flanc d’agneau au miel et mélisse, tout comme l’omble chevalier grillé à la sauce à l’orange (cuisson parfaite), étaient tout simplement délicieux. Mention spéciale aux morilles et homard, servis dans un somptueux bouillon de queue de bœuf, à déguster avec le pain maison laqué au gras de canard. Seul bémol : le homard y joue un rôle un peu trop discret face à ses partenaires plus puissants.

La seule (très) légère déception fut le dessert : une pannacotta ambitieuse. Trop ambitieuse. Les saveurs, nombreuses et entremêlées, créaient une cacophonie plus proche d’un rave que d’un ballet. On admire le courage, mais ça manque un peu d’équilibre.

Le service, lui, était impeccable. Et le fait que le restaurant ne soit pas bondé a rendu l’expérience encore plus agréable : pas de pression, pas de bruit excessif. Le décor, chaleureux, rappelle celui d’un bistrot de quartier chic et sans prétention. La musique, l’ambiance détendue et le volume sonore raisonnable complètent cette belle soirée.

 

Prix : $$

Qualité de la nourriture : 4,5

Qualité du service : 4,5

Design, propreté et ambiance : 5

Qualité-prix : 5

Réserver chez Jean-Paul

1141 rue Bélanger, Montréal, QC

Tel: (438) 380-7335

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