Bien plus qu’un resto de quartier

Visité dans le cadre de MTL à Table, Le Godot s’est avéré être une de ces belles surprises qu’on n’attend pas forcément d’un “simple resto de quartier”.
Les menus de l’événement sont souvent ajustés pour respecter le budget, mais ici, aucune impression d’un repas au rabais. On a même pris la décision de revenir après l’événement pour revérifier si la magie opère toujours.
(Divulgâcheur : on a déjà hâte.)

Ambiance

Ouvert depuis un peu plus d’un an, Le Godot se niche presque à l’extrémité de la rue Wellington, un peu à l’écart de la section surnommée “la plus hot au monde”.
Le décor est épuré, minimaliste, mais chaleureux, et lors de notre passage, la salle était archi-pleine. L’ambiance : vivante, animée, mais pas bruyante.
Petit bémol imaginé : à demi-remplie, la salle pourrait manquer un peu de chaleur.
Côté service, rien à redire — attentionné, fluide et professionnel. Le repas de cinq services s’est étalé sur environ 2 h 30, parfaitement cadencé.

Menu MTL à Table — Une affaire en or

Avant même de parler de ce qu’on a mangé, il faut le dire : le menu à 50 $ du Godot est sans doute l’une des meilleures valeurs de tout MTL à Table.
Notre serveur nous a confié que le chef et les propriétaires avaient choisi d’offrir l’expérience complète du Godot à prix coûtant. Résultat : on aurait volontiers payé 75 $ pour le même repas, sans sourciller.

Dans l’assiette

La cuisine du Godot navigue entre le classique et l’inventif, avec une présentation toujours soignée et une exécution impeccable.

En entrée, une tomate ancestrale réinvente brillamment la salade de tomates. Servie en tranche épaisse façon steak, elle repose sur un lit de ricotta de cajou, relevée d’huile de cèleri-rave, de gelée de citron et beurre de caméline. Un départ simple et intelligent.
Le pétoncle poêlé qui a suivi, servi sur un lit de purée de chou-fleur avec une sauce au hareng boucané, a confirmé le talent du chef pour marier finesse et audace.
La pièce de bœuf, fumée et parfaitement cuite, accompagnée d’une émulsion de comté et de pommes de terre confites, fut le point culminant du repas. Classique, sans effet de manche — mais exécutée à la perfection.
Le canard servi deux façons et sa sauce aux champignons ont complété la portion salée avec élégance.
Et pour finir : un pouding chômeur bien exécuté, sans chichi. Peut-être la seule note un peu “budget”, mais franchement, après tout ce qui a précédé, on ne lui en veut pas.

Côté bar

La carte des cocktails est courte — quatre créations maison — mais efficace. Notre margarita épicée était parfaitement balancée.
La carte des vins, elle, surprend par la qualité et la variété des options au verre, ce qui est toujours un gros plus.

Verdict

On s’étonne que Le Godot n’apparaisse pas encore sur les palmarès du genre Top 100 Canada ou autres listes d’incontournables.
Pour nous, c’est un coup de cœur total : une cuisine maîtrisée, un service attentif, une ambiance juste assez vivante, et un rapport qualité-prix exceptionnel.

À noter dans votre carnet de restos à (re)découvrir.