Quand Montréal goûte à l’Italie
Bienvenue dans notre Dolce Vita version québécoise!
Si t’as déjà mis les pieds dans la Petite Italie un dimanche matin, t’as sûrement été accueilli·e par un doux parfum d’ail doré, de sauce tomate mijotée, et de cris d’amour en mode « Mangia! ». Chez Gargouillis, on a un faible assumé pour tout ça — et un peu plus encore.
Une histoire d’immigration… et de sauce tomate
Tout a commencé après la Seconde Guerre mondiale, quand des milliers d’Italiens ont posé leurs valises (et leurs recettes secrètes) à Montréal. Ils ont planté leurs racines dans des quartiers comme la Petite Italie, Saint-Michel ou Rivière-des-Prairies — avec, sous le bras, des traditions culinaires plus solides que du parmesan vieilli 36 mois.
Résultat ? Montréal a peu à peu appris à rouler ses « r », à parler avec les mains, à dire espresso (pas expresso), et surtout… à bien manger. Aujourd’hui, impossible de penser à la gastronomie montréalaise sans évoquer la touche italienne : des pizzérias de quartier aux étals débordants de tomates San Marzano au Marché Jean-Talon.
Montréal est une ville italo-gourmande par excellence : on y compte facilement plus de 300 restaurants italiens. L’offre est riche et diversifiée, allant des boulangeries traditionnelles aux lieux de haute gastronomie. C’est l’une des villes les plus italiennes du Canada — autant dans ses assiettes que dans ses habitants.
Chez mon oncle sicilien : la tradition à pleine dose
Mon oncle Marco venait tout droit de Sicile, avec son accent chantant, son rire contagieux, et surtout, une passion pour l’ail et la bonne bouffe. Chez lui, c’était dimanche tous les jours — une sauce qui mijotait pendant des heures, des tablées interminables, un bouchon de vin qui sautait à tout moment… et cette odeur d’ail qui s’incrustait dans la mémoire.
Il en a fallu peu pour que presque toutes les familles québécoises de descendance française décident d’incorporer un spaghetti ou une lasagne à leur répertoire de plats maison traditionnels. Pourtant, pas une goutte d’ADN italien dans leur sang. Mais ce fut un coup de foudre instantané.
Et ma mère, qui n’a jamais mis les pieds en Italie ? Elle faisait LA meilleure lasagne de la planète (sans débat possible). Sa lasagne, c’était l’événement familial, la star incontestée des réunions — celle qui faisait taire trois générations autour de la table, le temps d’une bouchée.
Ces plats, qui s’éloignent un peu (parfois beaucoup) des traditions bien ancrées de la gastronomie italienne, font aujourd’hui partie des souvenirs d’une génération entière de Québécois. Ce sont les premières formes de métissage culinaire entre les deux cultures — un métissage devenu aujourd’hui la marque de commerce de la gastronomie montréalaise, et qu’on retrouve dans tous ces petits plats qui composent nos menus coups de cœur.
Le Latini et le Piémontais furent parmi les premiers restaurants à marquer l’imaginaire d’une haute gastronomie italienne. Ils ne sont aujourd’hui que souvenirs, mais le flambeau a été brillamment repris par une nouvelle génération de jeunes chefs.
Nos restos coups de cœur (quand on n’a pas la Mama sous la main)
Il y a tellement de trésors italiens à Montréal, ou d’adresses marquées par cette influence. Impossible d’en faire une liste exhaustive, mais voici quelques-uns de nos petits bijoux :
Pasta Pooks, Impasto, Antonietta, Rita, Moccione…
Les excellentes pizzérias al taglio comme San Gennaro et Segreta, et d’autres plus classiques : Gema et Bottega.
Un mot rapide sur Il Bazzali, qui offre une soirée pas comme les autres — à vivre au moins une fois.
(Suivez notre blogue pour une liste italienne en constante évolution.)
Ces adresses nous font vibrer et nous rappellent que Montréal, c’est aussi un petit coin d’Italie à chaque coin de rue.
On a joué les apprentis sorciers en cuisine
Chez Gargouillis, on ne se contente pas de manger : on crée.
On a inventé nos propres recettes de burrata, et notre fameux cocktail au Meloncello — un breuvage au melon sucré qui goûte l’été à plein nez (avec un petit kick qui te fait danser involontairement la tarantelle).
Notre road trip italien : un pèlerinage gourmand
L’an dernier, on s’est offert un voyage sacré dans les meilleures régions d’Italie :
Florence — où l’huile d’olive goûte la Toscane à chaque goutte. Paninis débiles, focaccia chaude sous la pluie, et un paquet de photos de portes antiques (presque des œuvres d’art).
Rome — parce qu’une pizza de ruelle y est une religion. Atelier de pâtes avec un chef moustachu, carbonaras mémorables, espresso si serré qu’on a vu notre avenir dans la tasse.
Toscane — agritourisme, pasta maison, vino rosso et paysages à couper le souffle. Des cyprès, des rires, une cuisine rustique… et une panna cotta qui nous a presque arraché une larme.
Cinque Terre — des fruits de mer qui chantent la mer… et un atelier de pesto à Vernazza qu’on n’oubliera jamais. Anchois, citrons, basilic, soleil et pieds dans l’eau.
Venise — Spritz à la main, dolce vita dans l’air. Un ferry au coucher du soleil et une promesse de revenir (jamais tenue, mais l’intention y était).
Ce périple nous a inspirés, transformés et surtout affamés. Et on a plein d’histoires et de recettes à partager pour te faire voyager… depuis ta cuisine.
Ce que l’Italie a apporté à Montréal (et qu’on ne lâche pas)
Les marchés vivants — Jean-Talon sans ses marchands italiens, c’est comme un cannoli sans ricotta : interdit.
La culture du café — et notre amour inconditionnel pour l’affogato (le mix café-glace qui chavire nos cœurs).
Les soupers en gang — où tu manges jusqu’à plus pouvoir… puis on te ressert.
Une philosophie culinaire qui célèbre la simplicité, le partage et le temps passé ensemble — parce qu’un bon plat, c’est un câlin avec des calories.
En bref : cuisiner, c’est aimer très fort
La simplicité est reine.
Le temps est un ingrédient sacré.
Le terroir est précieux — même si ton jardin, c’est le Marché Jean-Talon.
La table est un rituel, même un mardi soir pluvieux.
Et entre nous… peut-être qu’un jour, notre ami italien Marco (oui, un autre!) reprendra le flambeau avec ses propres recettes de famille. Parce que chez les Marco, la cuisine, c’est un patrimoine.
L’identité culinaire montréalaise n’a pas de frontière. Elle est tissée des influences de toutes les communautés qui ont façonné cette ville… et l’Italie en est, sans doute, l’un des morceaux les plus savoureux.
Alors, prêt·e à mettre un peu de Sicile dans ta vie, un peu de Montréal dans ta fourchette, et beaucoup d’amour dans ta cuisine?
Chez Gargouillis, on te promet que ça goûte toujours la fête.
Buon appetito, Montréal!
Pssst… La légendaire sauce à spag de ma mère (et sa lasagne) arrive bientôt sur le site. Restez affamé·e·s.